Devenir Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères ou de la Coopération au Développement n’est pas donné à tout le monde. Certainement pas lorsqu’on est une femme : les Ministres Sophie Wilmès et Meryame Kitir sont les premières femmes à occuper ses fonctions en Belgique... jusqu’à aujourd’hui !
Des jeunes activistes sur les traces de Sophie Wilmès et Meryame Kitir
Étudiante en droit, Louise, 20 ans, est engagée pour les droits humains depuis de nombreuses années. Passant d’un projet lié aux droits sexuels et reproductifs, à une campagne pour les droits de l’enfant ou à l’organisation de commissions délibératives, elle est passionnée par les questions politiques et sociales liées aux égalités.
Lors de la Journée Internationale de la Fille, Louise s'est exprimée lors d’un forum politique unique : le Conseil des Ministres. Car oui, Louise remplaçait Sophie Wilmès, Ministre des Affaires Étrangères et Vice-Première Ministre. Lors de cette journée unique, Louise s’est directement adressée aux membres du gouvernement fédéral pour faire passer un message : les filles peuvent diriger et ont leur place au niveau politique. Lors d’une conférence sur le futur de l’Europe, elle a fait une intervention au Palais d’Egmont avec la Ministre Wilmès : “Dans beaucoup de pays du monde, les jeunes représentent une grande partie de la population. Pourtant, beaucoup ne se sentent pas écoutés. Mais aujourd'hui, nous sommes encore là. Les jeunes s’organisent, s’écoutent et lancent des initiatives”.
Fraîchement diplômée en sciences de l’éducation, Margaux, 24 ans, est passionnée de la lutte pour l’éducation des filles dans le monde.
Cette expérience et son engagement lui sont venus à point lors de la Journée Internationale de la Fille : elle y a pris les fonctions de la Ministre de la Coopération au Développement, Meryame Kitir. Lors de cette journée, elle a ouvert une conférence sur l’éducation organisée par Educaid.be, dirigé des réunions avec l’équipe du cabinet et a donné un speech aux côtés de la Ministre devant des centaines de jeunes. Lors de cette occasion unique, Margaux a délivré un message essentiel : “Nous avons tous et toutes le même potentiel, mais pas encore les mêmes chances. Changeons cela ensemble”.
Les jeunes s’engagent pour la solidarité internationale
Aux côtés de Louise et Margaux, d’autres jeunes veulent aussi être écoutés par les Ministres. Dans les récentes études de Plan International Belgique et Enabel, les jeunes expliquent vouloir s’engager pour la solidarité internationale. Ils indiquent aussi souhaiter s’impliquer dans les défis internationaux mais ont le sentiment de ne pas être suffisamment entendus ou consultés. Ainsi, depuis le mois de septembre, 170 écoles ont répondu à l’appel de Plan International d’impliquer et de sensibiliser les jeunes via différentes activités.
En participant à l’action Girls Take Over, les Ministres Wilmès et Kitir confirment leur engagement à impliquer les jeunes, en particulier les filles, dans leur politique.
Les faits - quelques obstacles auxquels les filles doivent faire face
Dans nos pays partenaires, une fille sur trois se marie avant d'atteindre l'âge adulte.
Bien que les garçons soient également mariés lorsqu'ils sont enfants, les filles sont touchées par les mariages d'enfants en bien plus grand nombre. Le mariage des enfants signifie généralement que les filles doivent remplir le rôle de femme au foyer et de mère. Elles sont privées de leur enfance, obligées d'abandonner l'école et courent un risque élevé de tomber enceintes. Neuf grossesses sur dix chez les jeunes filles ont lieu dans le cadre d'un mariage précoce. Pourtant, les filles de moins de 15 ans sont les plus exposées aux complications et aux décès liés à la grossesse et à l'accouchement.
Les grossesses chez les adolescentes, première cause de décès chez les jeunes filles de 15 à 19 ans.
Une grossesse précoce peut être très dangereuse aussi bien pour la fille que son bébé. Elle augmente le risque de naissance prématurée, de complications pendant l'accouchement et de décès du nouveau-né. Chaque année, environ 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans donnent naissance à un‧e enfant. Même 2 millions de filles ont moins de 15 ans. On estime que 70 000 filles âgées de 10 à 19 ans meurent chaque année de complications liées à la grossesse et à l'accouchement.
Dans le monde, plus de 200 millions de filles et de femmes sont victimes de mutilations génitales.
44 millions de ces victimes ont moins de 15 ans. Les filles et les jeunes femmes qui ont subi des mutilations génitales luttent souvent toute leur vie contre les conséquences physiques et émotionnelles de l'intervention. Chaque année, 4 millions de filles supplémentaires risquent d'être excisées.
Près 130 millions de filles dans le monde ne vont pas à l'école.
Différents obstacles les en empêchent, notamment la situation financière de leurs parents. Mais la principale raison en est que dans beaucoup de pays, les filles sont encore considérées comme inférieures aux garçons, moins importantes. Des règles sociales déterminent le rôle des filles et la manière dont elles doivent se comporter. On attend ainsi parfois d'elles qu'elles se marient jeunes et deviennent très vite mères, qu'elles s'occupent du ménage et qu'elles obéissent à leur mari..
Lors des catastrophes et des crises, les filles sont souvent particulièrement touchées.
Également pendant la crise liée au COVID. La pandémie fait obstacle aux programmes de prévention de l'excision et des mariages d'enfants, avec pour conséquence que 13 millions de mariages précoces et forcés supplémentaires devraient avoir lieu au cours des dix prochaines années.
Cela doit changer !
Nos solutions :
L'éducation protège les filles contre le mariage précoce et la grossesse
Parce que les filles éduquées sont plus indépendantes, plus confiantes et connaissent leurs droits. Et parce qu'elles ont plus d'opportunités d'emploi et de gagner leur propre argent, elles deviennent plus autonomes. Elles pourront mieux subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs futur‧e‧s enfants. Les filles qui terminent l'enseignement primaire et secondaire ont plus de chances d'être en bonne santé, d'avoir un emploi rémunéré et de gagner plus de revenus. Elles sont également plus susceptibles de fournir une éducation et des soins de santé à leurs propres enfants.
L'éducation des filles entraîne une forte réduction de la mortalité infantile
Rien n'est plus efficace contre la mortalité infantile que l'éducation des filles. Si toutes les filles de nos pays partenaires terminaient leurs études secondaires, la mortalité infantile diminuerait de 49 %. Les filles diplômées gagnent davantage, sont mieux informées sur les maladies et ont davantage recours à l'assistance médicale.
Au cours des dix dernières années, 25 millions de mariages d'enfants ont été évités.
Grâce à la lutte contre les mariages précoces et forcés, le nombre de femmes qui se sont mariées avant l'âge de 18 ans a diminué de 15% : de 1 sur 4 à 1 sur 5.
Note : Conformément à la vision de Plan International sur l'intersectionnalité, telle que définie dans notre politique mondiale sur l'égalité de genre et l'inclusion, nous reconnaissons que de nombreuses personnes s'identifient comme étant homme ou femme. Nous reconnaissons également que le genre n'est pas binaire mais englobe un continuum de possibilités. Pour faciliter la lecture, nous faisons référence aux femmes, aux hommes, aux filles et aux garçons tout au long du document. Cela ne diminue en rien notre engagement et notre coopération avec les personnes ayant une identité de genre différente.
Avec le Soutien de DGD