Vous l’avez peut-être remarqué: les mutilations génitales féminines restent entourées d’idées reçues et de mythes parfois tenaces. En voici quelques-uns, souvent entendus, qui vous permettront de débusquer les fake news sur cette pratique qui affecte plus de 200 millions  de filles et de femmes dans le monde.

©️ Photo: Plan International / Johanna De Tessières

Évitons les généralités

Sur un sujet comme les mutilations génitales féminines, il est essentiel de s’informer et de savoir réellement de quoi on parle. Nous espérons qu’après avoir lu cet article, vous serez en mesure de distinguer le vrai du faux et de recentrer le débat quand l’un de ces préjugés infondés sur l’excision est évoqué devant vous ou sur les réseaux sociaux.
 

1. "L’excision affecte 200 millions de femmes"

FAUX. A l’heure actuelle, 200 millions de filles et de femmes vivent avec une mutilation génitale féminine. Clitoridectomie, infibulation, excision… plusieurs types de mutilations existent. L’excision étant la forme la plus répandue, ce terme est généralement utilisé par facilité pour référer aux mutilations génitales en général – ce que nous faisons dans cet article.

2. "L’excision est imposée par les hommes"

FAUX. Si de nombreux hommes soutiennent l’excision comme moyen de brider la sexualité des filles, ce sont bien des femmes qui pratiquent l’excision dans la majorité des cas, et soutiennent parfois le plus ardemment son maintien face aux campagnes de sensibilisation. 

3. "L’excision est une pratique islamique"

FAUX. La pratique de l’excision est antérieure à l’apparition de l’islam. Selon certaines recherches, elle remonterait même au temps des Pharaons en Egypte, et se serait étendue ensuite en Afrique occidentale et orientale. Les populations de ces régions ont alors adopté cette pratique, intégrée à leurs propres coutumes et croyances, avant l’apparition de l’islam sur place. 

4. "L’excision ne concerne que l’Afrique"

FAUX. Si la grande majorité des pays qui pratiquent l’excision se trouvent en Afrique, on retrouve également de nombreuses victimes en Asie (50% des Indonésiennes sont excisées), au Moyen-Orient, et dans certaines communautés d’Amérique Centrale et du Sud.  

Historiquement, l’excision a d’ailleurs été pratiquée en Europe et aux Etats-Unis dès le 18ème siècle et jusqu’au milieu du 20ème siècle pour traiter ce qui était considéré à l’époque comme des maladies ou des troubles mentaux chez les femmes, tels que la masturbation, la nymphomanie, l’hystérie, l’épilepsie ou l’homosexualité.

5. "Il suffit d’interdire la pratique"

FAUX. L’écrasante majorité des pays où se pratique l’excision ont des lois – parfois très dures – destinées à réprimer cette mutilation. Aujourd’hui, seuls de rares pays (comme le Mali) n’ont pas encore de loi criminalisant les mutilations génitales. Preuve que la loi, si fondamentale qu’elle soit, ne peut à elle seule faire reculer cette pratique séculaire. Pour avancer, il faut avant tout combattre l’excision au niveau culturel

7. "Ca ne changera jamais"

FAUX. De nombreux pays ont pris le problème à bras le corps, avec des résultats parfois spectaculaires. En une génération, le taux de mutilation a baissé de 50% au Nigéria, en République centrafricaine, au Libéria ou encore au Bénin. En Tanzanie, les filles sont 3 fois moins victimes de l’excision que ne l’étaient leurs mères. A l’échelle internationale, la prévalence baisse: une adolescente court aujourd’hui 30% de risques en moins d’être mutilée qu’il y a 30 ans.

Mais il est vrai que la réduction de la prévalence n’est pas assez rapide pour compenser la croissance démographique. Le nombre total de filles excisées risque donc d’augmenter en dépit d’une prévalence en baisse. 

6. "Ces parents sont des barbares"

FAUX. L’excision est intolérable et doit être combattue et dénoncée sans relâche, mais pour faire reculer la pratique, il faut comprendre pourquoi des parents l’imposent à leurs filles. Dans de nombreux cas, les parents excisent leur fille pour ne pas qu’elle soit stigmatisée par le village, rejetée à l’école, vue comme impure ou délurée. La pression sociale et familiale énorme pousse donc de nombreux parents à faire exciser leurs filles, même s’ils ne soutiennent pas cette pratique. Il faut donc être prudent avec les termes utilisés pour dénoncer les parents qui excisent leurs filles.

8. "Ces filles devraient juste avoir le courage de s’opposer"

FAUX. L’excision est généralement pratiquée sur des filles entre 5 et 15 ans qui ne savent pas ce qui les attend quand on les emmène chez l’exciseuse. Toutes les 10 secondes, une fille de moins de 12 ans subit une mutilation génitale et dans 50 % des pays où elle a lieu, la majorité des victimes a été excisée avant l’âge de 5 ans, comme au Nigéria, au Mali ou en Erythrée. De plus en plus, les filles sont excisées très jeunes – quelques jours parfois après la naissance – et n'ont pas le temps d’être sensibilisées au sein des écoles et des communautés.

Agissez avec nous contre l’excision

  • Renseignez-vous davantage sur la pratique en consultant notre blog sur l'excision
  • La pétition contre l'excision au Mali est à présent clôturée. Nous vous remercions encore de votre soutien. Nous vous informerons bientôt des résultats de l’action.

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