L'excision - ou mutilation génitale féminine - est une pratique courante au Soudan. Près de neuf femmes sur dix entre 15 et 49 ans ont été excisées. Outre les dommages psychologiques de cette pratique culturelle, il y a de sérieux risque d’infections qui peuvent en découler, allant parfois même jusqu’au décès.
Mais désormais, quiconque pratique encore l'excision encourt une peine de prison de trois ans et une amende. Ces deux dernières décennies, Plan International a travaillé dur pour faire interdire l'excision. Nous sommes donc ravi.e.s de cette bonne nouvelle. Nous voulons construire un monde dans lequel les filles et les femmes puissent s'épanouir libres de toute violence et disposer de leur corps et de leur vie comme elles l’entendent.
Ceci n’est qu’un début. Une fois la loi entrée en vigueur, nous devrons veiller à son application. Ce qui ne sera possible que si tout le monde - et en particulier les parents, les dirigeant.e.s, les filles et les jeunes femmes - est au courant de cette décision et de ses conséquences.
Qu'est-ce que l'excision ?
L'excision - ou mutilation génitale féminine - se pratique en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Il s’agit de toutes les formes d'ablation ou de mutilation des organes génitaux féminins, sans motif médical. Elles sont pratiquées principalement par des 'exciseuses' traditionnelles. La méthode de mutilation (avec un canif, un rasoir...) varie en fonction des pays, des régions et des groupes de population. Lisez-en plus sur les différentes formes d'excision.
Pourquoi l'excision a-t-elle toujours lieu au Soudan ?
Des normes sociales profondément ancrées, des idées fausses et des stéréotypes sexistes néfastes font perdurer cette terrible pratique. Par exemple, de nombreux Soudanais pensent que les filles excisées sont plus susceptibles de trouver un partenaire et de se marier. Souvent, les mères n'osent pas refuser parce qu'elles ne veulent pas que leur fille soit stigmatisée dans le village ou étiquetée comme impure.
3 millions de filles menacées d'excision chaque année
D'après l'OMS, plus de 3 millions de filles sont exposées chaque année au risque d’une mutilation génitale ou d'une excision. Plus de 200 millions de filles et de femmes dans 30 pays d'Afrique et du Moyen-Orient ont déjà subi ces pratiques.
Plan International reste déterminée à mettre fin à l'excision. Nous collaborons avec des communautés locales et des décideur.se.s à tous les niveaux.
Nous impliquons les grands-mères, qui jouent souvent un rôle de premier plan dans l’excision de leurs petites-filles. En outre, nous proposons des séances d'information dans les écoles et sur les places de village. Il est primordial que nous parvenions également à convaincre au niveau local les dirigeants, imams et exciseuses de renverser la tendance.
Alors que le Soudan criminalise les mutilations génitales féminines, nous devons veiller à ce que cette loi soit effectivement appliquée, afin que l'excision puisse être bannie à jamais.
Nous appelons toutes les parties concernées au Soudan à poursuivre cette tendance positive, à garantir la protection et à respecter pleinement les droits des femmes, des filles et des enfants.