L'Académie de musique, d’éloquence, de danse et d'images de Merksem est une académie qui vit. Cela est certain. Avec ses 6 implantations situées à Anvers et dans ses alentours, elle offre à de nombreux enfants et jeunes l'occasion de développer leur créativité dans différents domaines. Après avoir organisé en 2016 un grand concert sur les droits des enfants en collaboration avec plusieurs autres écoles de Merksem en faveur de Plan International, l'académie a décidé en 2017 d'aller plus loin dans son engagement et d'entamer un processus visant à devenir une véritable Académie des droits des enfants. Pendant 3 années scolaires, un groupe d’enseignant.e.s et d’accompagnateurs/trices ont été accompagné.e.s par les coachs de Plan International Belgique avec, pour conclusion, la remise du 1er label ‘Académie des droits de l’enfant’ ce 20 novembre 2019 – jour du 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant!

Lin Van Mierlo (Direction générale) en Nathalie Daems (coordination de la politique interne) partagent avec nous leur histoire Luc Borms (directeur pédagogique musique, éloquence, danse) et Rebecca De Clerc (directrice pédagogique image) prennent également part à notre échange.
Comment tout a commencé
En tant qu'Académie, nous avions le sentiment que les enfants n'étaient souvent pas vraiment écoutés dans notre société. Ils subissent une pression croissante et ils développent une armure. Nous voulions agir différemment avec notre Académie. En tant qu'Académie, nous voulions nous présenter comme une école à l'écoute des enfants et, par le biais de l'éducation artistique, elle met tout en œuvre pour donner à TOUS les enfants la chance de se développer dans un environnement sûr. Nous sommes convaincus que cela renforcera la confiance en soi, l'image de soi et le respect de soi.
En 2017, nous avons décidé de faire tout ce qui était en notre pouvoir et de commencer un trajet avec l'un des partenaires des ‘Écoles des droits de l'enfant’ pour devenir une Académie des droits de l'enfant. Une académie où les droits de l'enfant sont intimement liés à la culture scolaire quotidienne: dans les leçons, les activités, la politique et la mission.
Les enfants sont vraiment libres de réagir à ce que l'enseignant leur propose et de faire ce qu'ils veulent. Si cela ne fonctionne pas à un moment ou s'ils n'ont pas leur journée, ils sont libres de raconter une histoire complètement différente avec cette nouvelle pièce. C'est vraiment motivant.

Le trajet
Nous avons régulièrement rencontré les coachs de Plan International Belgique. Ils ont déjà collaboré avec de nombreuses écoles primaires et secondaires pour qu’elles deviennent des écoles des droits de l’enfant ou des School for rights, mais une académie représentait un cadre complètement différent. Le contexte de l’enseignement artistique à temps partiel diffère grandement de celui de l’enseignement ordinaire où tant les enseignant.e.s que les étudiant.e.s ne sont présent.e.s qu’à certaines périodes. C'était donc un processus original pour toutes les parties, dans lequel nous avons pu beaucoup apprendre les uns des autres. Dans notre collaboration, nous avons cherché une nouvelle interprétation du processus et des moyens différents d’inclure les droits des enfants dans notre histoire spévifique. Ce que nous avons particulièrement apprécié dans ce processus, c’est que les coachs nous ont présenté chaque fois un miroir et qu’en réfléchissant ensemble, nous avons découvert de nouvelles possibilités d’intégrer les droits des enfants d’une manière ou d’une autre dans le fonctionnement de notre école.
Participation comme levier pour la réalisation des droits de l'enfant
La participation des parents et des étudiant.e.s reste pour chaque Académie un véritable challenge, parce que vos élèves ne sont présent.e.s que quelques heures par semaine. C’est un thème sur lequel nous avons passé pas mal de temps. Nous avons essayé de toucher directement les étudiant.e.s en installant un grand bateau pour les droits de l'enfant dans notre hall d'entrée par exemple. Nous leurs avons posé des questions telles que: Qu'est-ce qui vous rend heureux? Que voulez-vous changer à l'Académie? Comment vous entraidez-vous en classe? Aimez-vous venir à l'Académie et pourquoi? En outre, nous avons également organisé des moments de consultation via des groupes de discussion avec les parents et les élèves permettant d’élaborer plus profondément sur des questions et des thèmes spécifiques. Avec toutes ces nouvelles informations, nous sommes allés réfléchir concrètement.
Nous avons installé une fontaine d'eau potable et avons remis à chaque élève son gobelet. Les couloirs ont été peints en blanc parce que les étudiants ont indiqué qu'ils étaient mal à l'aise dans nos couloirs sombres. Nous avons fourni une salle d’équipe et une nouvelle configuration pour les studios de musique sans bancs. Les enfants participent en tant que jury aux arts visuels et à l'évaluation des moments du spectacle musique-éloquence-danse.

Nous restons bien sur conscient.e.s que le nom ‘Académie des droits de l’enfant’ est un titre pour lequel toute l’équipe doit rester engagée et en principe, le processus d’engagement ne sera jamais complètement finis. Cela le rend tout aussi challengeant.
Pour l’avenir, en collaboration avec l'artiste Koen van Mechelen, nous envisageons de construire un Cosmogolem avec les enfants, les parents, les voisins et le quartier entier. Cette œuvre d'art fait référence aux droits des enfants ici et dans le reste du monde et nous offrira certainement de nouvelles possibilités de poursuivre notre travail.