Alice Elliott, 21 ans, a collaboré à plusieurs reprises avec nous. En octobre 2017, elle a participé à notre action ‘Girls Takeover’, pour la Journée internationale de la fille. À cette occasion, des filles et des femmes ont occupé des postes de dirigeants le temps d’une journée, partout dans le monde. "Je suis convaincue que ce type d’action contribue à éliminer les préjugés".

Le 11 octobre, c’est la Journée internationale de la fille. Une journée qui a été fêtée pour la première fois en 2012 et qui a trouvé sa place à l’agenda de l’ONU, notamment grâce à Plan International. En 2017, des filles et des jeunes femmes à travers le monde ont assumé, le temps d’une journée, des fonctions de dirigeantes. Elles ont prouvé que les filles peuvent aussi diriger et se montrer suffisamment ambitieuses pour occuper des positions de pouvoir. Alice, par exemple, a été directrice de la programmation pour la chaîne flamande VTM.

Les médias doivent combattre les stéréotypes

"Les droits des filles, c’est un sujet qui me passionne depuis un moment. C’est pourquoi j’étais très enthousiaste à l’idée de participer. Et d’autant plus quand j’ai appris que l’idée était d’être directrice de la programmation chez VTM pour une journée."

Alice estime que les médias tombent souvent dans le piège des stéréotypes. Or, ils influencent beaucoup les idées que se forgent les enfants sur les filles, les garçons, leurs ambitions, etc. "Si on veut obtenir une véritable égalité de genre, il faut combattre les stéréotypes dès le plus jeune âge. Les médias ont un rôle important à jouer." Partant de cette idée, Alice, dans son rôle de directrice de la programmation pour une journée, a décidé de donner un atelier à l’ensemble de l’équipe de programmation: elle leur a parlé des stéréotypes de genre et de l’égalité de genre dans les médias. Elle a pu donner son avis sur le ‘pitch’ pour un nouveau programme et a mené une discussion avec les scénaristes de la célèbre série flamande 'Familie'.

Les préjugés, un frein aux ambitions des femmes

"Je suis persuadée que s’il y a moins de femmes dans des positions de pouvoir, c’est à cause de facteurs discrets et subtils. Les préjugés, par exemple. Certains sont toujours persuadés que les hommes sont mieux à même d’occuper des fonctions au sommet. Et que les femmes sont plus douées pour les tâches de nettoyage, de soin, etc. Même si elle se fait aider par un homme dans son ménage, c’est souvent la femme qui prend plus de responsabilité sur elle de ce côté-là."

L’éducation des enfants a une influence considérable ici. Si vous donnez aux filles des jouets qui leur apprennent avant tout à prendre soin des autres et aux garçons des jouets qui renforcent leurs aptitudes spatiales, vous ne tarderez pas à en voir le résultat. Même chose pour ce qui est des modèles à suivre qu’ils vont trouver dans les livres d’enfants, à la télé ou sur Youtube. Si on ne montre aux filles presque aucun exemple féminin d’efficacité ou de leadership, il est logique qu'elles s’associent moins à ce type de qualités."

Égalité de genre = plus d’équilibre et de liberté

Alice réalise aussi que les fillettes dotées de capacités organisationnelles – qui décident, par exemple, comment un jeu doit être joué – s’entendent bien plus souvent dire qu’elles se comportent en petites cheffes. Dès leur plus jeune âge, elles se voient donc refrénées. "Les études indiquent que les femmes dans des positions hiérarchiques élevées doutent beaucoup plus d’elles-mêmes. Ou qu’elles n’osent même pas y accéder, de peur d’échouer. Les hommes se posent beaucoup moins de questions. Ils osent plus tenter leur chance. Et d’après moi, ça n’a rien à voir avec le sexe biologique."

Pourtant, d’après Alice, plus d’égalité de genre, cela profite aussi aux hommes.

Beaucoup de gens pensent que le féminisme ne concerne que les droits des femmes, mais moi j’ai une opinion tout à fait différente. Il s’agit de créer un équilibre, plus de liberté. Les stéréotypes basés sur le genre pèsent aussi sur les hommes. En général, ils ont moins de possibilités d’exprimer leurs émotions. Ou lorsqu’ils sont confrontés à des abus sexuels, on les croit moins que les femmes.

"Le 'Girls Takeover' mondial, je trouve que c’est un concept fort", conclut Alice. "Au cours des dernières années, Plan International a organisé des centaines de Takeovers. À chaque action, c’est l’occasion pour les filles d’expliquer directement aux dirigeants – surtout aux hommes – qu’ils doivent donner leur chance aux filles et aux femmes et mettre de côté leurs préjugés. Je suis sûre que ça fait de l’effet, et que ces Takeovers peuvent faire la différence."

Apprenez-en plus sur nos actions en Belgique l'an dernier dans notre rapport annuel

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