Filles comme garçons ont droit à un environnement de vie et d’apprentissage sûr. Mais en ville, les filles surtout sont confrontées à une multitude de défis. Nous avons écouté leurs expériences et leurs inquiétudes. Le résultat : un plan d’action en huit points pour une ville sûre.

Les villes, en croissance permanente

Toujours plus de filles déménagent vers les villes pour y travailler et y étudier, car elles y trouvent plus de perspectives d'avenir. On estime que d’ici à 2030, quelque 700 millions de filles vivront dans un environnement urbain.

Cette tendance pourrait mener à des mariages plus tardifs, et dès lors à ce qu’elles aient moins d'enfants et que ceux-ci soient en meilleure santé. D’un autre côté, la vie en ville comporte son lot de risques et défis. Les villes sont les environnements de vie les plus dangereux pour les filles.

Les filles ont droit à un environnement de vie et d’apprentissage sûr. Nous avons écouté leurs expériences et leurs inquiétudes. Sur base de cette information, nous avons établi un plan d’action en huit points pour des villes plus sûres, en particulier pour les filles et les jeunes femmes.

Les filles identifient les risques dans leur quartier pour le projet ‘Safer Cities’ au Caire. Photo: Plan International

1. Toutes les filles doivent avoir accès en toute sécurité à l’enseignement en ville

Beaucoup de filles ont raconté que leur chemin vers l’école était dangereux.Elles ont appris à signaler les situations périlleuses.

Safer Cities for Girls in India

2. Toutes les filles ont droit à une vie sans violence en ville

À Delhi, des filles acquièrent des techniques d’autodéfense dans le cadre du projet ‘Safer Cities’. Photo: Plan International

Les filles doivent pouvoir vivre en ville sans être oppressées par la peur de la violence ou du harcèlement. Actuellement, dans bon nombre de grandes villes, ces phénomènes font partie du lot quotidien.

Pour les cas où c’est vraiment nécessaire et pour donner un coup de boost à leur confiance en elles-mêmes, nous apprenons aux filles à se défendre. En collaboration avec les corps de police de Delhi, nous organisons des cours d’autodéfense pour les filles de 13 à 25 ans.

3. Toutes les filles doivent pouvoir habiter un logement sûr et sain

À Lima, Lizeth (à gauche) et Ariana identifient lors d’un atelier les risques qu’elles courent dans leur environnement quotidien.

Lizeth, 17 ans, habite un des 120 taudis qui ont été construits sur un flanc de montagne rocheux au nord de Lima. Chacune de ces habitations d’une ou deux pièces abrite en moyenne cinq personnes. Aucune maison n’est pourvue d’eau courante.

Les filles et les parents ici se montrent très prudents… Le soir, les filles restent à l’intérieur, car le risque de kidnapping et de traite humaine est réel.

Ici, chacun.e est confronté.e à la violence, mais les risques sont encore bien plus importants pour moi, parce que je suis une fille.

Lizeth a participé au projet ‘Safer Cities’ qui vise à identifier les dangers pour les filles à Lima. Une façon de d’attirer concrètement l’attention sur ces problèmes, et de se rapprocher de solutions possibles.

4. Toutes les filles doivent pouvoir se déplacer en toute sécurité en ville

My, 17 ans, a aidé à concevoir une série de BD destinées à apprendre aux jeunes à faire face au vol, à la violence et au harcèlement dans les bus de Hanoi.

Dans des villes comme la capitale vietnamienne Hanoi, les filles ont beaucoup plus d’opportunités qu’à la campagne. En revanche, les risques de harcèlement et d’abus y sont bien plus élevés.

Nous collaborons avec des adolescentes, des chauffeurs de bus et des contrôleurs pour rendre les bus plus sûrs à Hanoi.  Nous voulons ainsi assurer un déplacement sûr à travers la ville pour les filles.

  5. Toutes les filles doivent avoir accès à des services abordables en ville

Les filles se frottent au monde numérique dans un Digital Learning Centre à Delhi.

Les filles devraient avoir accès à l’ensemble des services que propose la ville. Nulle part, elles ne devraient se sentir entravées par des problèmes de sécurité.

C’est pourquoi Plan International Inde, en collaboration avec l’opérateur mobile Ericsson, a établi 12 centres d’apprentissage numérique, dans certains quartiers parmi les plus vulnérables de Delhi.

Le projet a fourni à 15.000 filles âgées de 15 à 25 ans un accès à l’univers de l’ICT. Cela leur a permis de développer leurs compétences numériques dans un environnement sûr.

6. Toutes les filles ont droit à un travail décent, adapté à leur âge, dans un environnement urbain sain

Des filles issues d’un quartier défavorisé de Delhi acquièrent des compétences essentielles au Saksham Centre.

Seules 9 % des 35 millions de jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans dans les villes indiennes ont un emploi officiel.

Un programme de formation innovant aide des milliers de jeunes femmes issues des banlieues de Delhi à trouver un bon emploi. Elles y battent en brèche les préjugés sur les capacités des femmes.

Via le programme Saksham, Plan International Inde offre de nouvelles opportunités aux filles. Le programme aide les filles à trouver de meilleurs emplois grâce à un travail à la fois sur le renforcement des compétences et un changement des attitudes envers les filles issues de quartiers défavorisés.

7. Toutes les filles doivent avoir le droit à des lieux sûrs en ville

Faridah, 18 ans, est n’est jamais à l’abri du danger à Kampala, où elle habite. Photo: Plan International

À Kampala , la capitale de l’Ouganda, la sécurité des filles est quotidiennement mise en danger. Après le décès en rue de son amie, Faridah a mis sur pied avec Plan International un groupe d’action composé de jeunes qui collaborent courageusement pour faire de la ville un lieu où où les filles ne soient plus en danger.

Ensemble, nous parlons des aspects problématiques et des solutions possibles pour le quartier. Dans la ruelle où mon amie a été attaquée, aujourd’hui, il y a de l’éclairage.

Faridah et son groupe travaillent en outre à renforcer la confiance et l'assertivité des filles.

Maintenant au moins, nous portons plainte à la police quand nous nous faisons agresser.

  8. Toutes les filles doivent avoir leur mot à dire sur la sécurité et l’accessibilité des villes

Ces jeunes Vietnamiennes semblent apprécier le workshop de Minecraft pour une ville plus sûre. Photo: Plan International

Au Vietnam, la technologie du jeu aide un groupe de filles à faire de leur environnement urbain un lieu sûr.

Elles visualisent une société sûre, à l’aide d’un logiciel de l’entreprise Mojang, qui est notamment à l’origine du très populaire Minecraft.

Les projets créatifs des filles mettent en avant des éléments d’une simplicité étonnante mais essentiels à une ville plus sûre : éclairage, signalisation, poubelles et clôtures peuvent beaucoup changer pour leur quartier.

SOUTENEZ LES PROJETS POUR LES FILLES

Le harcèlement sexuel, la violence sexiste et les stéréotypes liés au genre doivent cesser. Vous pouvez appuyer les efforts des équipes de Plan International.

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