Ce lundi 6 février marque la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF). Dans le monde, plus de 200 millions de femmes et de filles en portent les séquelles et 8.000 filles risquent d'être excisées chaque jour. 

Cette mutilation totale ou partielle du clitoris, des petites lèvres, des grandes lèvres, parfois accompagnée du rétrécissement de l’orifice vaginal (infibulation) est ancrée dans des croyances sociales et culturelles. Les conséquences physiques, sociales et psychologiques sont graves – voire fatales – pour les femmes. Cette réalité affecte principalement les filles en Afrique et au Moyen Orient, mais aussi en Belgique où plus de 4.000 filles sont potentiellement à risque.

Pour appeler le public à soutenir notre combat contre les mutilations génitales féminines, Plan s'associe à l’origamiste néerlandaise Mandy Smith. Célèbre pour son projet 'No More Cutting', l'artiste travaille le papier pour montrer la diversité des formes que revêt l'organe génital féminin et lutte ainsi contre les mutilations qui lui sont imposées pour des raisons esthétiques, sociales ou culturelles.

En Egypte, 9 femmes sur 10 sont excisées. Plan agit sur place pour faire reculer cette pratique (Photo: Plan International)

Les jeunes défient la tradition

Les mutilations génitales féminines ont toujours été une tradition très respectée dans mon village. Mes amies et moi voulions toutes nous faire exciser alors que nous ignorions tout de cette pratique.  Après avoir été informées par Plan des conséquences, nous avons décidé de ne pas nous faire exciser et d’agir pour mettre fin à cette pratique dans notre communauté", explique Lenteta, 16 ans, qui participe au projet de sensibilisation de Plan en Éthiopie.

Plus de la moitié des victimes de mutilations génitales féminines habitent en Indonésie (70 millions), en Égypte (27 millions) et en Éthiopie (24 millions). Toutefois, l’Afrique subsaharienne compte les plus hautes prévalences: dans une dizaine de pays, plus de 3/4 des femmes de 15 à 49 ans sont excisées. En Belgique, le SPF Santé Publique estimait que fin 2012, plus de 13.000femmes étaient "très probablement excisées".

Aujourd'hui, le taux de mutilations chez les adolescentes est inférieur à celui de leurs mères. Plan estime qu'il faut d’urgence accélérer les efforts pour généraliser l'abandon de cette pratique sexiste et dangereuse. D’autant que la croissance démographique galopante dans certaines régions du monde met à mal les avancées obtenues jusqu’à présent. 

Aidez-nous à mettre fin à l'excision

Découvrez nos projets pour les filles

 

Que fait Plan pour lutter contre les mutilations génitales féminines?

En Afrique de l’Ouest, Plan mène des programmes de lutte contre l’excision au Mali, au Niger, en Sierra Leone, en Guinée Bissau et en Guinée Conakry. Nous menons également des programmes en Égypte et dans toute la corne de l’Afrique.

  • Au Mali89% des femmes entre 15 et 49 ans ont subi une excision. Plan y mène depuis 2010 un vaste programme visant à réduire cette mutilation dans plus de 160 villages des zones les plus affectées. Grâce à ce travail, 74 villages se sont déjà engagés à éradiquer cette pratique. Les leaders communautaires, autorités locales, chefs religieux et tous les membres de la communauté officialisent leur engagement lors de cérémonies. Cet engagement sera suivi de près par les membres de la communauté, qui pourront dénoncer les abus aux autorités ou à Plan.
  • En Guinée Bissauune fille sur deux est encore victime d’excision. La région orientale de Gabu connaît le plus haut taux avec 94,5%. Depuis 2012, Plan mène un programme dans 40 communautés des régions de Gabu et Bafata. Sous la pression de Plan, d’organisations locales et internationales, le Parlement y a adopté une loi interdisant la pratique, mais sa mise en œuvre reste difficile.
  • En Afrique de l’Est et du Nord, Plan mène un programme régional de 4 ans au Kenya, Soudan, Éthiopie et Égypte visant à attaquer les racines de cette pratique en travaillant avec les leaders locaux, religieux, coutumiers, les écoles, les parents. Au Kenya, nous travaillons par exemple avec les chefs traditionnels Njuri-Ncheke de la communauté Ameru pour casser les stéréotypes qui mènent aux MGF dans les zones rurales. Jusqu’à présent, ces sages ont amené 40 cas de MGF devant les tribunaux. Ils collaborent désormais avec le Conseil national de lutte contre les MGF et sensibilisent les chefs d’autres communautés afin qu’ils suivent leur exemple et fassent tache d’huile.

Cet article vous intéresse? Partagez-le!