Ces derniers mois, nous avons échangé avec de nombreux Parrains et Marraines. Beaucoup d’entre eux.elles soutiennent Plan International depuis dix, vingt, voire même trente ans. Ils.elles ont déjà soutenu plusieurs Filleul.e.s Plan, et certain.e.s ont aussi entretenu une correspondance avec eux.elles. Durant ces échanges, une question est souvent revenue: « pourquoi Plan International concentre son travail sur les filles ? ».

Le focus sur les filles est nécessaire si on veut éliminer les inégalités et offrir les mêmes droits à tous les enfants. Hélas, actuellement, les filles subissent bien plus souvent que les garçons un traitement inégal, des discriminations ou même des maltraitances, et ce partout dans le monde. Nous nous concentrons sur elles car notre mission est que tous les enfants aient le droit d’apprendre, de se développer, de se défendre et de prendre des décisions pour eux.elles-mêmes.

Par ailleurs, toujours plus d’études mettent en évidence que les filles détiennent une force immense, qui pourrait bien être une clé pour éradiquer la pauvreté. Nous en voyons constamment les preuves dans notre travail. Par exemple, quand une fille se voit offrir la même opportunité que ses frères d’aller à l’école et d’achever sa formation, elle trouve en général un travail dans lequel elle peut s’épanouir et mieux gagner sa vie. En conséquence, elle peut mieux s’occuper de ses enfants, car elle consacre la plus grande partie de ses revenus à sa famille. Par ailleurs, une mère qui a un bon niveau d’éducation sait mieux ce qui est bon pour ses enfants. Ses enfants auront donc plus de chances de grandir sainement. Enfin, une mère qui est allée à l’école veillera davantage à ce que ses enfants – y compris ses filles – soient également scolarisé.es, car elle comprend l’importance de l’école. Un cercle vertueux se met ainsi en place, capable d’enrayer la spirale de la pauvreté. 

Les objectifs de Développement Durable, tels qu’adoptés par les Nations Unies, vont dans ce sens. En misant sur un accès égal à un enseignement de qualité (ODD 4), sur l’égalité de genre (ODD 5) et sur l’émancipation de toutes les femmes et les filles, nous pouvons combattre la pauvreté.

L’attention particulière pour les filles bénéficie donc à tous les Filleul.e.s Plan, filles et garçons, au sein des communautés dans lesquelles nous sommes actifs, et plus tard aux filles et fils des Filleul.e.s Plan.

L'histoire de Winfred, Filleule Plan de 1985 à 1995

Winfred, ancienne Filleul.e Plan au Kenya

L'histoire de Winfred, Filleule Plan de 1985 à 1995

Les projets mis en place dans les communautés grâce au parrainage, contribuent à l’égalité filles-garçons. Les Filleul.e.s Plan d’une communauté sont toujours des filles ET des garçons. Le lien entre un Parrain ou une Marraine et son.sa Filleul.e reste le fondement du parrainage. Ce lien donne aux Filleul.e.s Plan le sentiment d’être soutenu.e.s dans le chemin parfois difficile qu’ils.elles ont à parcourir. D’après une vaste étude menée auprès de l’ensemble des Filleul.e.s Plan entre 2006 et 2019, il ressort que la relation avec la Marraine ou le Parrain Plan motive fortement les enfants à faire des efforts à l’école et à terminer leurs études. Les enfants qui reçoivent des lettres reportent également se sentir plus heureux.ses et plus confiant.e.s ("Sponsorship Study Plan International", mené par l’Université RMIT de Melbourne).

 

Nous avons cherché à contacter une personne qui pourrait raconter par elle-même la différence que Plan International fait pour les filles et les garçons, une personne qui a été elle-même Filleul.e Plan et qui serait prête à partager son expérience. Winfred (Kenya) est aujourd’hui âgée de 40 ans.

Elle avait 8 ans quand Plan International est arrivée dans sa communauté. Elle vivait dans un village reculé où presque rien n’était prévu pour les enfants, et encore moins pour les filles. Winfred se confie : « Les pères vendent leurs terres pour permettre aux garçons d’étudier. Ils ne l’auraient jamais fait pour une fille, une fille est considérée comme un mauvais investissement.»

Winfred met haar ouder

Les pères vendent leurs terres pour permettre aux garçons d’étudier. Ils ne l’auraient jamais fait pour une fille, une fille est considérée comme un mauvais investissement..

Winfred et les autres filles de son village ont échappé tout juste à l’excision et ont reçu des bandes hygiéniques, afin de pouvoir aller à l’école même quand elles avaient leurs règles. Tous les enfants du village se sont vus offrir du matériel scolaire, des uniformes et un transport vers l’école. Finalement, tous les garçons et les filles de la communauté de Winfred ont eu l’opportunité de finir leur scolarité.

Toute jeune, Winfred s’est retrouvée orpheline et s’est occupée elle-même de ses frères et sœurs, avec le soutien de Plan International. Elle a pu poursuivre ses études, ce qui lui a fait comprendre l’importance d’investir dans l’éducation. Les lettres de son parrain ou sa marraine l'ont motivées à continuer. Pour elle, ces lettres étaient plus que des lettres. Elle les voyait aussi comme des papiers de toutes les couleurs avec lesquels elle pouvait faire des pliages, dessiner et se fabriquer des jouets, rien que pour elle. Aujourd’hui, elle n’est pas peu fière de ses frères et sœurs qui, comme elle, ont terminé leurs études. Aujourd’hui, Winfred travaille au sein de l’organisation qui a tant signifié pour elle: Plan International Kenya.

Pour Winfred, il est primordial d’atteindre une égalité entre les filles et les garçons. Pour que tous les enfants, partout au monde, se voient offrir les mêmes chances et puissent jouir des mêmes droits. Pour qu’on finisse par considérer les filles comme un bon investissement et que les parents ne fassent plus de différence et offrent les mêmes soins et les mêmes bases à leurs enfants. Pour que les autorités les soutiennent via des gestes politiques forts et des actions concrètes. Et pour que la société trouve l’égalité évidente. C’est ce à quoi Plan International s’attèle fermement.

Notre mission aujourd’hui est de donner aux filles le coup de pouce dont elles ont besoin pour devenir des femmes comme Winfred. Nous voulons qu’aucune fille ne soit négligée parce qu’elle serait soi-disant un mauvais investissement ; qu’aucune se voit à tout jamais privée de toute opportunité d’avenir parce qu’elle a été marié enfant et a dû quitter l’école, ou qu’aucune ne soit en mauvaise santé suite à une excision. Voilà pourquoi nous accordons tant d’attention aux filles. 

Cet article vous intéresse? Partagez-le!