Vous avez peut-être déjà entendu parler de l’expo ‘Filles, garçons à égalité?’ ? Cette expo n'aurait pu voir le jour sans les efforts de jeunes reporters engagé-e-s. Des jeunes comme Phyal et Chanral, 19 ans, qui ont participé au projet avec Plan International Cambodge. Tous deux sont partis à la rencontre de dizaines de filles et de garçons dans leur communauté pour les interviewer sur leur quotidien et l’égalité. A la fin de leur reportage, les jeunes reporters se sont interviewés mutuellement. Morceaux choisis d’une double interview avec ces jeunes bien décidés à agir pour que tout le monde ait les mêmes chances, dès le départ.
"Dans nos villages, il n’y a pas d’égalité entre les sexes"
Phyal: "Dans nos villages, il n’y a pas d’égalité entre les sexes. Mais moi, ce que je souhaite faire, je le fais. Un point c’est tout. J’anime des réunions, je vais à l’école, je participe aux décisions sur le village.
En tant que fille, je veux aussi décider. Comme les garçons."
Chanral: "La différence chez nous, c’est qu’on donne aux hommes des tâches lourdes mais peu nombreuses. Alors que les femmes ont des tâches plus légères, mais trop nombreuses! C’est elles qui doivent faire en sorte que tout le monde mange dans la famille. Les hommes, eux, ils arrivent, ils prennent leur repas et ils vont se coucher!"
"C’est difficile de changer les mentalités, il faut commencer par soi-même."
Phyal: "Le pire, c’est que les filles acceptent leur sort. On leur impose les tâches domestiques plutôt qu’à leurs frères, on leur interdit de quitter le village pour ne pas être abusées et elles ne contestent pas. Elles ne connaissent rien d’autre. C’est difficile de changer les mentalités mais il faut commencer pas par soi-même. Nous devons prouver que nous pouvons nous débrouiller hors du village sans chaperons. Et on nous fera confiance!"
Chanral: "On vit à la campagne, dans une zone assez isolée. Ca explique beaucoup de choses. Les gens ne sont pas assez informés. C’est pour ça que je veux aller le plus loin possible à l’école. Accumuler les connaissances pour trouver un bon travail et bien m’occuper des miens. Je pourrai donner l’exemple, parler autour de moi, notamment de l’égalité.
Moi, je veux partager mes connaissances. Il faut le faire entre jeunes, mais aussi avec nos parents et les anciens, surtout ici à la campagne."
Expo photo ‘Filles, garçons, à égalité?"
Pour participer à ce projet les jeunes ont été formés aux techniques d'interview et avaient eux aussi un appareil photo à la main pour immortaliser leur regard sur leur communauté. Découvrez ci-dessous quelques clichés de ces reporters en herbe.
Les propos recueillis par Chanral et Phyal auprès de leur communauté sont illustrés par les photos du photographe professionnel François Struzik dans l’exposition itinérante ‘Filles, garçons, à égalité?" réalisée sur 4 continents.
1 fille sur 5 victime de violence physique durant son adolescence
Au Cambodge, 1 fille sur 5 est victime de violence physique durant son adolescence et près de 7 femmes sur 10 pensent qu’elles doivent tolérer la violence pour garder la famille unie dans ce pays.
Avec le partenaire Krousar Yoeung et les autorités locales, Plan International a permis aux enfants des minorités ethniques de la province de Ratanakiri d’avoir accès à l’enseignement maternel, pour influencer dès le plus jeune âge les modèles culturels qui déterminent les rôles féminins et masculins. Nous avons impliqué les parents, - surtout les pères, traditionnellement absents de l’éducation des tout-petits - et formé des éducateurs et éducatrices spécialisé-es. A présent, nous collaborons avec les décideurs locaux pour renforcer l’égalité pour les filles et les protéger de la violence. Apprenez-en plus sur nos résultats au Cambodge dans notre rapport annuel