La province de Bokeo, au Laos, est une région montagneuse proche de la frontière chinoise. Toujours plus de gens y travaillent dans des plantations commerciales. Des familles d’ouvrier(e)s y migrent depuis les régions avoisinantes. Or, le travail n'est pas sans risques. Les plantations utilisent des pesticides chimiques dont les ouvrier(e)s ne connaissent pas les dangers. Plan International veille à ce que les ouvrier(e)s soient informé(e)s des dangers potentiels ainsi que de leurs droits. En outre, les filles et les femmes se voient également offrir l'opportunité de gagner un revenu supplémentaire ou alternatif.

Les ouvrier(e)s des plantations n'ont pas la vie facile, et pour les femmes, le défi est encore plus grand. Le travail est physiquement dur, et même des femmes enceintes se retrouvent à travailler dans un environnement imprégné de pesticides. De plus, les filles et les femmes sont fréquemment confrontées au harcèlement sexuel et à la violence dans les villages. C’est pourquoi, depuis 2016, Plan International, ses partenaires ainsi que ses collaborateur(rice)s locaux/cales œuvrent, dans et aux alentours des plantations, à protéger les ouvrier(e)s et leurs familles, en particulier les filles et les femmes. Ce travail n’est possible que grâce à la collaboration avec les communautés.

 

Une approche qui fonctionne

D'expérience, nous savons que le théâtre est un outil idéal pour transmettre des messages importants et pousser les gens à réfléchir de manière critique à leurs pratiques. Au Laos, cette approche a particulièrement bien fonctionné pour informer les habitant(e)s des villages sur les risques liés au travail dans les plantations, les conséquences sur leur santé, et notamment les différentes formes de violence auxquelles sont spécifiquement confrontées les filles et les femmes.

Outre le théâtre, la radio est un autre moyen efficace pour générer un impact social au Laos. Les stations de radio provinciales diffusent des programmes dans lesquels elles parlent entre autres des conditions de travail et de la violence à l'encontre des filles et des femmes. Les auditeurs et auditrices sont encouragés à poser des questions.

Outre l’information et la sensibilisation, nous mettons en place des groupes d’épargne pour les femmes. Les groupes choisissent eux-mêmes leur but, par ex. une spécialisation dans le tissage traditionnel. Ces femmes perçoivent ainsi un revenu d’appoint propre tout en redécouvrant leurs traditions, qu’elles pourront à leur tour transmettre.

Avant, je travaillais dans une plantation de pastèques, mais les pesticides m’irritaient la peau et les yeux et j’avais souvent du mal à respirer. J'ai arrêté d'y travailler. Quand j'ai entendu parler de ce projet, j'ai eu hâte d’y participer. Je travaille en moyenne 3 à 4 jours à la confection d'un vêtement. Bien que cela me demande un certain temps, au moins maintenant j'apprécie mon travail. Je veux en apprendre plus sur les différents motifs et devenir une tailleuse professionnelle

Pheng, 55 ans, a désormais un revenu grâce au tissage

D’autres groupes optent pour la culture maraîchère ou de champignons ou l’élevage de poulets. Tous épargnent en vue d’investir dans de petites entreprises. Grâce à celles-ci, les femmes sont mieux considérées et gagnent en estime de soi et en indépendance économique. Elles se réunissent aussi pour s’informer de leurs droits, discuter de leurs problèmes et apprendre à se défendre.

Une femme fabrique de la tissue traditionelle

 

Qu'avons-nous réalisé ?

  • A travers le théâtre, plus de 7.000 habitant(e)s de 23 villages – dont approximativement 4.000 femmes et 2.500 enfants – ont été renseigné(e)s davantage sur leurs droits et les moyens de les faire valoir.
  • Des émissions de radio informatives de stations locales bien suivies par les communautés ont reçu pas moins de 340 appels téléphoniques et 220 SMS d'auditeurs/trices avec des questions.
  • 60 femmes, réparties dans 8 groupes d'épargne, économisent pour investir dans des activités génératrices de revenu autres que le travail dans les plantations, tout en gagnant en confiance et en indépendance.
  • Tu souhaites plus d’informations au sujet de notre impact ? Lis notre rapport annuel.

Des partenaires locaux solides

Pour ce projet, Plan International Belgique travaille depuis 2016 en partenariat avec une solide ONG locale, CAMKID.

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Financement durable

Ce projet a été réalisé grâce au financement de l'Union européenne et grâce aux donateurs et donatrices fidèles de Plan International Belgique.

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