Le 17 août, le parlement salvadorien a adopté à l’unanimité l’interdiction totale des mariages précoces. Une excellente nouvelle car 25% des filles sont encore mariées avant leurs 18 ans au Salvador. Il s’agit là d’une nouvelle victoire pour les droits des filles en Amérique centrale, le Honduras ayant pris la même décision le mois dernier.

Plus d'échappatoires

Même si le mariage était déjà prohibé au Salvador pour les moins de 18 ans, l’article 14 du code de la famille autorisait les filles à être mariées avant la majorité sous certaines conditions. Une fille qui tombait enceinte à 13 ans pouvait alors être forcée à épouser un homme deux fois plus âgé qu’elle à la demande de ses parents ou d’un juge. Le consentement de la jeune fille n’était donc pas nécessaire bien qu’une telle décision la marquerait à vie.

Carmen Elena Aleman, directrice de Plan International Salvador, applaudit la décision du parlement:

C’est un énorme pas en avant dans notre combat pour les droits des filles. Le mariage d’enfants est une pratique extrêmement néfaste qui affecte la vie de millions de filles au Salvador et nous avons longtemps mené campagne pour arriver à ce résultat. Mais notre travail ne s’arrête pas là. Il faudra du temps pour changer les pratiques et croyances profondément ancrées dans notre société. Nous devons maintenant redoubler d’efforts pour sensibiliser les communautés aux conséquences désastreuses de cette pratique sur la vie des filles."

Le mariage précoce prive les filles non seulement de leurs droits, mais aussi de leur enfance. Une fille mariée avant la majorité court plus de risques d’abandonner l’école, de devenir maman, de mourir de complications survenues lors de la grossesse et de l’accouchement et de vivre toute sa vie dans la pauvreté. Ses espoirs et ses rêves seront anéantis et elle sera exposée aux violences domestiques et sexuelles.

Outre l’impact désastreux sur leur santé physique et mentale, le mariage précoce les empêche aussi les filles d'accéder à l’indépendance économique et de disposer de leur propre corps. Il s’agit donc d’une violation de leurs droits humains fondamentaux et nous ne pouvons en aucun cas tolérer cela.

Nous demandons donc l’appui total du système judiciaire, du bureau du Procureur général et des municipalités pour garantir que cette loi sera appliquée correctement. Il faut détecter et empêcher les mariages d’enfants pour éradiquer complètement cette pratique, protéger les filles et leur permettre de prendre le contrôle de leur vie et de leur avenir", ajoute Carmen Elena Aleman.

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L'interdiction des mariages d'enfants au Salvador est un énorme pas en avant dans notre combat pour les droits des filles. Photo: Plan International/Luis Tobar

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