Les 4 raisons causant l’abandon scolaire des filles

Au Niger, seules 16 % des filles (et 19,5 % des garçons) terminent l'école secondaire. Quelles en sont les raisons ? Certainement pas parce qu'elles se rebellent ou qu'elles s'en fichent. Il s'agit là des principales causes d'abandon scolaire chez les filles : 

1. Les normes de genre ont une influence importante. On attend toujours des filles, plus que des garçons, qu'elles participent aux tâches ménagères. Les devoirs sont donc relégués au second plan. 
2. La crise financière a également un impact important. Lorsque des économies doivent être réalisées dans une famille pauvre, le budget consacré à la scolarisation, en particulier celle des filles, est parfois réduit. On pense en effet qu'elles se marieront de toute façon bientôt et que l'investissement n'en vaut pas la peine. 
3. Le manque d'infrastructures adéquates - les filles ont besoin de toilettes avec une certaine intimité, surtout pendant leurs règles - empêche également les filles d'aller à l'école. 
4. Sans parler de tous les risques potentiels pour la sécurité à l'extérieur ou sur le chemin de l'école. Pour éviter cela, les parents font parfois le choix de garder leurs filles à la maison par mesure de protection. Celles qui ont été victimes de brimades ou de violences peuvent également être contraintes de rester à la maison en raison des conséquences physiques et psychologiques. 

Ce sont là quelques facteurs qui peuvent expliquer les raisons de l’abandon scolaire des filles, mais la réalité est souvent beaucoup plus complexe et nuancée que cela. Quoi qu'il en soit, ce sont de fausses croyances : 

• "La seule raison pour laquelle les filles ne vont pas à l'école est qu'elles sont considérées comme inférieures aux garçons.” Comme nous l'avons souligné, les normes inégalitaires de genre jouent un rôle dans l'accès limité des filles à l'éducation. Mais plusieurs facteurs se conjuguent, en particulier dans un environnement aux ressources financières limitées. 
• "Le principal obstacle à la scolarisation des filles est le manque de sensibilisation de leurs parents ou de volonté de les éduquer.” Les personnes qui s'occupent d'un enfant sont souvent animées des meilleures intentions. Les familles vivant dans la pauvreté doivent faire face à de nombreux défis, tels que le manque d'infrastructures ou de ressources et les attentes de la communauté dans laquelle elles vivent. La situation est trop complexe pour être simplifiée de la sorte. 
• "Nous devons investir dans l'éducation des filles parce que c'est bon pour l'économie.” Nous devons absolument investir dans l'éducation des filles. Parce qu'il s'agit d'un droit humain fondamental et de l'une des étapes les plus importantes vers une vie plus libre et plus épanouie. Le fait que les filles deviennent financièrement indépendantes, que les communautés dans lesquelles elles vivent en bénéficient et qu'elles puissent à leur tour investir dans des domaines clés pour protéger les droits des filles sont des résultats économiques intéressants. 

Dissipons les préjugés sur l’abandon scolaire chez les filles. Et surtout : veillons à ce que les filles aient toutes les chances d'aller à l'école !