La Turquie accueille aujourd'hui 2,5 millions de réfugiés syriens. Près de la moitié de ces réfugiés sont des enfants. Grâce à l'aide internationale, l'écrasante majorité des enfants vivant dans les camps de réfugiés ont accès à des cours. Mais ceux résidant dans des communautés d'accueil en Turquie – soit 85% des réfugiés syriens – sont bien moins lotis: seul un enfant sur quatre va à l'école.
Bien que tous les enfants syriens aient le droit de suivre des cours dans les écoles turques ou des centres d’éducation temporaires, de nombreux obstacles les empêchent d’avoir accès à l’éducation.
Comme le constate Zeynep Sanduvac, spécialiste en éducation dans les situations d’urgence de Plan International en Turquie, la barrière linguistique constitue en soi un premier obstacle majeur:
Les réfugiés syriens et la population locale parlent des langues différentes. Les Syriens parlent arabe, ce qui signifie que les enfants réfugiés ne comprennent pas le programme de cours, qui est en turc."
Le partenaire local de Plan a dès lors lancé un projet qui vise à préparer les enfants à l'éducation en Turquie. Un lieu a ainsi été mis en place pour accueillir 60 enfants et leur permettre d’apprendre, jouer et interagir les uns avec les autres en turc en toute sécurité. Cet espace offre également aux mamans la possibilité de s’informer sur les aides et services publics proposés dans leur communauté d’accueil. Plan International et son partenaire ambitionnent d'étendre ce projet pour permettre à davantage d’enfants d’obtenir une éducation en Turquie.
Les enfants ne parlant pas encore la langue, chaque classe de 15 élèves est accompagnée par un second enseignant d’origine syrienne qui traduit le matériel pédagogique et les instructions de l’instituteur turc.
En classe, les enfants apprennent à calculer, à lire, à écrire et à avoir une bonne hygiène personnelle. Des moments de détente sont également prévus, pendant lesquels ils peignent, jouent, chantent et écoutent des histoires syriennes.
J’aime mon école et toutes les activités qui sont organisées. J’espère que je pourrai continuer à aller à l’école pendant longtemps, car j’aimerais devenir enseignante plus tard
Éduquer, mais aussi protéger les enfants
Zeynep Sanduvac explique pourquoi ce projet est si important:
La guerre a un impact considérable sur le bien-être des enfants. Le manque d’accès à l’éducation les rend encore plus vulnérables: ceux qui ne vont pas à l’école risquent encore plus d’être victimes de violence, d’exploitation, d’abus ou de négligence."
Ce projet vise donc à préparer les enfants pour l’école, où ils pourront non seulement apprendre, mais aussi être en sécurité. Plan espère ainsi encourager les parents à inscrire leurs enfants à l’école pour l’année académique à venir. De plus, chaque enfant recevra un repas gratuit tous les jours et une aide psychologique sera proposée à ceux qui éprouvent des difficultés à faire face à ce qu’ils ont vécu.
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