Tamira : retour sur 40 ans d’engagement au sein de Plan International Belgique 

Après 32 années passées à Wondelgem, Tamira Courtens (59 ans) est retournée dans le centre de Gand. Le moment idéal pour se replonger dans ses albums photos personnels et professionnels, avec notamment une carrière impressionnante de pas moins de 38 ans au sein de Plan International Belgique. D’une jeune femme talentueuse à une femme qui a consacré sa vie à la défense des droits des enfants, et notamment des filles. 

Démarrage en douceur 

Tout comme Tamira, Plan International Belgique est d’origine gantoise. C’est en 1983 que Marcel Van Spaandonck et Herman van Lysebeth ont créé ce qui s’appelait alors « Foster Parents Plan » . Grâce au Parrainage Plan, des enfants du monde entier bénéficient de chances égales de s’épanouir en toute sécurité. La même année, Tamira terminait ses études avec plusieurs diplômes en poche. Après avoir étudié les langues (français, anglais et allemand), elle s’est spécialisée dans l’informatique.

On en était au tout début. Je n’avais jamais vu d’ordinateur auparavant, mais j’ai quand même réussi mes études.  

Deux ans plus tard, après quelques emplois occasionnels, Tamira a été engagée chez Plan International Belgique. Un ancien enseignant a pensé à elle quand il cherchait un profil polyvalent. La section belge en était encore au stade de la création, avec un effectif total de... trois personnes : le directeur national Luc Martens, une secrétaire de direction et une personne chargée de rapatrier les dossiers des Parrains ou Marraines Plan belges. Tout était centralisé depuis Plan International Pays-Bas avec plus de 200 000 Parrains ou Marraines Plan.

Tamira

Je ne l’oublierai jamais : je me suis présentée un vendredi, j’ai fait quelques tests de traduction et de dactylo et j’ai eu un entretien avec le directeur. Dix minutes après mon retour à la maison, on m’a téléphoné pour me dire que je pouvais commencer le lundi. 

Des boîtes pleines de papiers aux premiers ordinateurs

Tamira a débuté comme réceptionniste, mais son profil est « polyvalent » au sens littéral du terme. Elle a tout de suite participé activement au traitement des dossiers des Parrains et Marraines Plan existants.

La première année, j’ai tapé des centaines de lettres. À l’époque, tout était manuel. Notre bureau était rempli de dossiers sur papier.

Simultanément, elle a participé à l’élaboration de campagnes marketing télévisée visant à recruter de nouveaux Parrains ou Marraines Plan.

À la suite de la première émission avec Emiel Goelen, nous avons dû rester au bureau pour répondre à tous les appels téléphoniques.

Après deux ans de travail intensif, Tamira a été promue responsable de la gestion des affiliations. Elle a entretenu des contacts avec de nombreux collaborateurs et collaboratrices à l’international, dont les personnes au siège principal de l’époque situé à Rhode Island (E.-U.). Jessie de Caluwe a été la première vedette à soutenir Plan International Belgique en tant qu’ambassadrice. 

Avec le nouveau directeur national, Philippe Van Peperstraete, sont arrivés les premiers ordinateurs équipés de systèmes de traitement de texte et de données. Les connaissances informatiques de Tamira ont enfin pu être mises à profit : elle tapait à la vitesse de l’éclair et a vite maîtrisé le premier système de données DOS. Tamira et la petite équipe organisaient aussi des Journées Plan pour les Parrains et Marraines Plan, ainsi que des ateliers pour leurs enfants.

Nous attendions 400 personnes au zoo d’Anvers et il y en a eu 8 000. La file allait jusqu’aux quais d’Anvers-Central.

De nombreuses célébrités flamandes se sont affiliées, dont Walter De Buck, un Parrain Plan qui, avec son collectif de sculpteurs « Loods 13 », a organisé des ateliers pour les enfants pendant les Journées Plan. 

Travail de titan en Belgique et à l’étranger

Pour marquer le changement de nom en 1994, Plan International Belgique a joué un rôle de premier plan dans De Droomfabriek, une émission télévisée diffusée sur la BRT et présentée par notre ambassadeur Bart Peeters, et dans le show télévisé « Ik wil een kind » (Je veux un enfant). Elles ont incité 5 000 nouveaux Parrains et Marraines Plan à rejoindre nos rangs. Pour que tous les dossiers soient traités à temps, Tamira a trouvé 30 volontaires et formé 300 opérateurs.rices téléphoniques bénévoles en quelques heures. Depuis, elle s’occupe de la coordination des bénévoles.

C’est incroyable tout ce qu’ils font pour nous, ils sont adorables. Chapeau ! Certains d’entre eux.elles nous aident tous les jours.

Avec deux collègues, Tamira a mis en place un service de rétention et de fidélisation et géré un magazine, ainsi qu’un rapport annuel dans le but de communiquer auxParrains ou Marraines Plan nos activités et succès. L’ONG a poursuivi sa croissance et Tamira est passée responsable des opérations donateurs en Afrique. En 1995, elle s’est rendue au Kenya afin de visiter les projets qui y étaient menés.

C’était la première fois que je prenais l’avion.  

Tamira
Tamira

À la fin des années 1990, Frans De Bie est devenu directeur national et le bureau a déménagé à la Martelaarslaan, à Gand. Une nouvelle campagne centrée sur l’adorable visage de Maria, une petite fille de Bolivie, a alors été diffusée. Ce fut une grande réussite. Entre-temps, le compteur des Parrains ou Marraines Plan affichait déjà 30 000. Koen Wauters est devenu ambassadeur pour Plan International Belgique.

Nous avions un stand à tous les concerts de Clouseau. Il s’est beaucoup donné pour Plan.

C’est en 2007 que le premier programme mené en Belgique a été lancé. Depuis, nous nous focalisons sur la sensibilisation et le plaidoyer. La même année, le bureau a déménagé à Bruxelles. 

Retour aux origines gantoises 

Dans 3 ans, Tamira sera pensionnée. Elle considère que sa carrière l’a comblée.

J’ai pu effectuer de nombreuses tâches et j’ai eu un travail très varié, résume Tamira. J’ai noué plein de contacts intéressants à l’international et participé à de nombreuses réunions et ateliers dans le monde, de l’Inde au Pérou en passant par l’Europe.

Aujourd’hui, elle est Donor Support Officer.

Nos bénévoles me motivent énormément. C’est vraiment mon dada. J’ai aussi supervisé des stagiaires pendant 20 ans. J’ai toujours aimé être avec des jeunes.

Après son départ en pension, Tamira entend bien continuer à s’occuper de ses enfants et petits-enfants et profiter de la vie dans le sud de la France. Elle souhaite aussi développer un talent qu’elle a déjà exercé dans sa jeunesse : faire du théâtre, et de préférence en gantois. Ja santé mijn ratse !

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