Victoria, 32 ans, travaille pour Plan International à Kampala, capitale de l'Ouganda, depuis 7 ans. "Quand j'étais jeune, j'ai entendu des histoires de filles et de femmes vraiment horribles. J'ai vite su que plus tard, mon job serait de les protéger."
Les femmes battues par leur mari. Mutilées. Réduites à l'esclavage. Ces histoires de violence et d'abus sexuels m'ont toujours beaucoup marquée.
Quand Victoria a entendu qu'une fille d'à peine trois mois avait été abusée sexuellement, elle a décidé de devenir avocate. Elle n'a jamais eu assez d'argent pour suivre cette formation, mais elle a l'impression d'avoir réalisé son rêve malgré tout.
Chez Plan International, je me bats pour les droits des femmes en Ouganda. Je soutiens les filles et les femmes quand elles ont des problèmes et je cherche des solutions avec elles. Je fais une différence. Je sens que je suis à ma place. Je n'ai plus besoin de courir après mon rêve de devenir avocate. J'ai déjà le meilleur job du monde.
Vers une génération de rêveuses
Victoria espère pouvoir changer la vie d'encore plus de filles et de femmes à l'avenir. Dans sa région natale, entre autres. "Je reviens tout juste d'une visite à mon ancien village, dans l'est du pays. Les filles de mon âge y ont été mariées à 13 ans. Elles ont donc été victimes de mariage précoce. Depuis, elles ont toutes six à sept enfants. C'est dur à voir.
"Quand je retourne là où j'ai grandis, je sais que les filles et les jeunes femmes me voient comme un exemple. Je veux qu'elles continuent à aller à l'école. Elles font de leur mieux, même si ce n'est pas facile de suivre et d'achever une formation pour une fille en Ouganda. Je remarque que je peux les inspirer, leur donner envie de rêver. À leur vie, à un travail. En dehors de la cuisine."
Je fais comprendre aux filles de mon village qu'elles peuvent rêver, mais qu'elles ne doivent pas s'en contenter. Moi, je suis parvenue à étudier et à trouver un job: pourquoi pas elles?
La société doit croire dans le potentiel des filles
"Aujourd'hui encore, on considère que les femmes valent moins que les hommes. On les traite comme moins que rien. On estime et on leur fait croire qu'elles ne sont capables de rien et ne seront jamais rien. Mon rêve, c'est que la nouvelle génération de filles soit valorisée, autant que les garçons. Qu'elles reçoivent un uniforme pour aller à l'école, que leurs pères voient leur potentiel. Et qu'elles fassent partie d'une société qui croit en elles."
Plan International en Ouganda
En Ouganda, les défis pour les filles sont évidents. Mais on peut dire la même chose de leurs forces et de leur créativité. Plan International donne aux filles et aux garçons un coup de pouce vers une meilleure vie, de meilleures études, des oppportunités d'emploi.
Apprenez-en plus sur nos projets en Ouganda.
The Dreamers
Victoria a raconté son histoire à la photographe et Marraine Plan Greetje Van Buggenhout, qui s'est rendue en Ouganda avec Plan International fin 2017. Avec la journaliste Thalisa Devos, Greetje Van Buggenhout a mis sur pied le projet "The Dreamers" une plateforme journalistique long-format qui conjugue récits de vie personnels, photographie argentique et cultures inspirantes. Pour tou.te.s celles et ceux qui ont besoin de rêver un peu!
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