« Seulement les filles jeunes et jolies sont victimes de harcèlement et de violences sexistes. » « Les harceleurs sont souvent des gens bizarres qui sortent des buissons », « Siffler une fille est une forme de compliment » ou « Cela n’arrive qu’aux autres ». Il existe beaucoup de mythes autour du harcèlement et des violences sexistes mais ces derniers sont-ils tous justes ? Découvre, à travers cet article, les faits que tu peux garder en tête et ceux qu’il vaudrait mieux que tu oublies.
FAUX: Les agressions sexistes n’arrivent qu’à un certain type de filles/femmes et seulement dans des “endroits particuliers”. Cela ne m’arrivera jamais.
Peu importe que tu sois maquillé.e, ce que tu portes ou ton attitude, cela ne donne à personne le droit de t’intimider, de t’insulter, de te toucher sans ton consentement ou de te violer. Les agresseurs ne choisissent pas toujours leur victime sur base de leur physique, tenue, âge, statut social, … Éviter certains endroits peut aider mais cela ne fera que limiter ta liberté. Le harcèlement et les violences sexistes se produisent partout dans le monde, aussi bien dans la rue, qu’à l’école, en ligne, ou dans les transports en commun, …
D’après notre enquête “Safer Cities” (2019) il ressort par exemple que:
- 82% des filles ont déjà été sifflées ;
- 79% ont déjà subis des regards insistants ;
- 62% des filles et 16% des garçons ont déjà reçu des remarques sur leur apparence ;
- 59% des filles ont déjà subi des tentatives d’approche trop flirteuse ;
- 36% des filles et 9% des garçons ont déjà été victimes de attouchements non désirés.
VRAI: La plupart des victimes de harcèlement et violences sexistes sont des femmes.
Bien que cela puisse arriver à tout le monde – et donc même aux hommes – certains groupes courent un plus grand risque d’être victime de harcèlement sexiste. Le harcèlement ou les violences sexistes sont un problème de société et non un « problème de femmes ». D’après notre enquête « Safer Cities », 91% des filles et 28% des garçons ont déjà été victimes de harcèlement sexiste.
FAUX: Les garçons resteront des garçons ? Les garçons/hommes peuvent forcer les filles et les femmes à avoir des relations sexuelles s’ils le veulent.
Forcer quelqu'un à avoir des relations sexuelles par la contrainte, la tromperie ou le chantage est appelé viol. Trop souvent, on pense que les garçons et les hommes ne contrôlent pas leur conduite ou que les auteurs sont des personnes avec des problèmes mentaux. Mais la plupart des auteurs sont des hommes "normaux" pour lesquels le harcèlement ou la violence sexiste est davantage une expression de pouvoir et qui utilisent des comportements sexistes non désirés comme un moyen d’humilier la victime. Il est vrai que la plupart des femmes violées connaissent leur agresseur et les faits se produisent le plus souvent à la maison. La loi est claire, tout le monde est égal. Le consentement mutuel et le caractère volontaire sont requis.
FAUX: Siffler doit être pris comme un compliment.
Notre enquête « Safer cities » (2019) sur le harcèlement sexiste chez les jeunes montre que 82% des filles ont déjà été sifflé dans la rue.
Les remarques et actions sexiste comme siffler ou crier après une fille ans la rue peuvent être perçus comme des compliments mais ils ont souvent tendance à mettre la personne mal à l’aise. Cela créer un sentiment d’insécurité. Le harcèlement sexiste de rue est puni d’une amende de 350 euros dans certaines villes comme Bruxelles, Malines et Saint-Nicolas.

FAUX: Pour les victimes de harcèlement sexiste, la meilleure chose à faire est de passer à autre chose.
Certain.e.s ami.e.s ou proches donnent parfois ce conseil avec de bonnes intentions mais c’est presque impossible pour une victime de le suivre. D’après une enquête de Violencessexuelles.be, dans deux tiers des cas, les violences sexistes ont eu un impact durable sur la santé mentale et/ou physique des victimes. Notre enquête auprès des jeunes a montré que 48% des jeunes pouvaient en parler directement avec leurs ami.e.s et 27% avec leur famille. Seulement 7% sont allé.e.s voir un psychologue, 6% en ont parlé à un.e enseignant.e et 6% à la police.
En minimisant les agressions sexistes, il est difficile pour de nombreuses victimes d'en parler et de faire face au traumatisme. En plus de l'impact physique possible, cela peut également entraîner des conséquences psychologiques, à savoir irritabilité, explosions de colère, troubles du sommeil, problèmes de concentration, cauchemars, évitement de certaines situations, rues ou activités, dépendance à l'alcool et aux drogues, etc. Chez les mineures victimes de relations sexuelles non consenties, ces symptômes se manifestent souvent des années plus tard.
FAUX: Les violences sexistes et le harcèlement sexiste sont de l’ordre du privé. Je ne peux rien changer.
Les violences sexistes ou le harcèlement sexiste sont des problèmes sociétaux et le terrain d’action de beaucoup d’organisations.
Les violences sexistes constituent une violation des droits humains. Il est donc important que les passant.e.s agissent et aident la victime. De plus, si vous êtes l'un.e des premier.e.s à agir, il y a de fortes chances que d'autres personnes fassent de même. Pour en savoir plus sur comment vous pouvez agir en tant que témoin du harcèlement sexiste, lisez ici nos conseils.
De nombreuses victimes ont honte de ce qui leur arrive, n'osent pas porter plainte par crainte de représailles ou par manque de connaissance des étapes légales. Mais dans ce combat, les témoins d’agressions sexistes jouent également un rôle majeur.
L'enquête « Safer cities » a démontré que 40% des témoins n’agissaient pas. Souvent, un témoin ne sait pas comment réagir et à ce moment-là, il.elle a parfois peur de devenir une victime ou d’aggraver la situation. C'est pourquoi nous voulons donner aux passant.e.s les moyens d'agir. Lisez ici comment vous pouvez agir en tant que témoin contre le harcèlement sexiste.
Que peux-tu faire quand tu es toi-même victime de harcèlement sexiste?
- Parles-en à une personne de confiance de ton entourage.
- Contacte Awel par téléphone, e-mail ou chat (awel.be) ou via le 102.
- Si tu as subi des violences sexistes, contacte un centre de soins via violencessexuelles.be, au 02/535.45.42 ou via CPVS@stpierre.bru.be (pour Bruxelles).
- Contacte un.e psychologue ou un.e sexologue d'un Service de Santé Mentale de ton quartier, ou trouves-en un.e via le Guide Social.
- Téléphone au numéro d'appel gratuit 103 pour tes questions concernant la violence (physique, psychique ou sexiste), les abus et la maltraitance des enfants.
- Au numéro d'appel gratuit 107 de Télé-Accueil, tu peux t'exprimer en tout anonymat, quand tu vis un moment difficile.
- Si tu veux porter plainte, tu peux prendre contact avec la police.