Le changement climatique affecte le monde entier et il est évident qu’il a des conséquences importantes sur les jeunes, et en particulier les filles. En effet, des années d'efforts et des résultats plutôt encourageants pour garder les filles à l'école, les protéger contre les mariages d’enfants et leur offrir un environnement sûr, menacent d'être complètement anéantis. La pénurie alimentaire, le manque de revenus agricoles et les migrations de masse constituent une menace sérieuse pour les droits des enfants et sont donc devenus des préoccupations très importantes pour Plan International.
Dans ce blog, faites la rencontre de Bruno Güemes Delgado, notre Climate Change Specialist. Il explique pourquoi et comment Plan International lutte contre le changement climatique.
Rencontre avec Bruno, notre nouveau Climate Change Specialist
Originaire d’Espagne, Bruno a étudié les sciences de l'environnement, puis le développement international rural et environnemental au Royaume-Uni.
Après mes études, j'ai participé à diverses recherches, par exemple sur l'empreinte eau, le changement climatique et l'agro-industrie, qui ont servi à influencer entre autres la COP15 à Copenhague.
Bruno a ensuite fait partie de plusieurs associations de protection de l'environnement et a passé les 4 dernières années à travailler au siège de Plan International au Royaume-Uni.
Je suis très fier de faire partie d’une organisation qui contribue à faire entendre la voix des filles et des femmes dans des milieux plus vulnérables.

Quel est l’impact du changement climatique sur les jeunes et les droits des enfants? Et pourquoi notre organisation doit-elle s’engager dans cette lutte?
Il est aujourd’hui impossible de nier la corrélation entre les droits humains et le changement climatique. Ces deux dimensions s’influencent mutuellement. Nos actions (pollution, déforestation, etc.) ont un impact sur l’environnement et inversement, le changement climatique affecte de plus en plus notre planète et donc notre quotidien, et cela se ressent tout particulièrement dans les pays en développement. Les catastrophes naturelles amènent leur lot de défis pour les populations qui y sont moins bien préparées ou qui vivent dans des régions particulièrement touchées par les phénomènes climatiques.

Par exemple, dans de nombreux pays en développement, beaucoup de familles vivent de l’agriculture. Or, ces régions sont de plus en plus affectées par des sécheresses persistances, affectant les récoltes et les revenus de ces familles ainsi que l’accès à l’alimentation de l’ensemble de la population. Ne pouvant pas nourrir tou.te.s leurs enfants, les parents décident parfois de marier une de leurs filles dans l’espoir qu’elle ait plus de chance de survivre avec son mari. À cause du changement climatique, des millions de filles sont donc à risque de mariage forcé, d'abus sexuels et physiques, de grossesses précoces et de mortalité maternelle.
De plus, dans certains pays, les règles sociales imposent que les filles et les femmes soient les dernières à manger et reçoivent ainsi la plus petite portion. En cas de pénurie alimentaire, elles n'ont donc presque rien à manger.
Les droits des filles sont donc menacés. En tant qu’organisation qui défend les droits des enfants et l’égalité pour les filles, il est donc de notre devoir d’agir pour réduire l’impact du changement climatique sur les droits des filles et d’écouter les demandes des enfants et des jeunes, qui nous disent que nous devons agir MAINTENANT.
Cela nous amène à la notion de justice climatique. Qu'est-ce que c'est et quel est le rôle des jeunes, et en particulier des filles, à cet égard?
Il y a des pays, des entreprises, des personnes... qui polluent plus que d'autres et contribuent davantage au changement climatique. D'autres qui, bien que ce ne soit plus toujours le cas actuellement, ont été historiquement de grands pollueurs et ont contribué à cet énorme problème qui affecte aujourd’hui le monde entier. Ces "pollueurs" ont ainsi pu récolter les bénéfices économiques de leurs actions sous la forme d'une forte croissance et de profits importants.
Et ce, alors que certaines parties de la population, voire des pays entiers, en ont fait les frais et continuent d’être impactées à ce jour. Les pays en développement sont particulièrement touchés, car ils sont souvent situés dans des régions plus vulnérables et disposent de moins de moyens pour se protéger contre les effets du changement climatique. La population est donc menacée, surtout lorsque le problème climatique est aggravé par d'autres facteurs tels que les conflits armés, une population jeune avec une forte proportion d'enfants, etc.
La justice climatique est donc la notion selon laquelle celles et ceux qui contribuent et/ou ont le plus contribué historiquement au changement climatique et qui ont ainsi bénéficié d'une croissance économique exponentielle ont le devoir moral d'investir dans des solutions. Il s’agit de développer de nouvelles technologies, de réduire les émissions de CO2, de soutenir les populations vulnérables et de les accompagner dans leur développement économique. Sans justice climatique, il sera impossible de trouver des solutions viables et durables à la crise actuelle.

L'appétit pour un monde plus durable et juste est très présent chez les millénaires et la génération Z. Il n'est donc pas étonnant que les enfants et les jeunes d'aujourd'hui aient créé des mouvements mondiaux percutants, souvent menés par des filles et des jeunes femmes comme Greta Thunberg ou Christiana Figueres.
À l'avenir, il est essentiel que les filles et les femmes prennent davantage la tête de la prise de décision en matière de climat. Cela permettra de garantir que les investissements et les actions s'attaquent aux impacts spécifiques sur les droits des filles.
Que peut faire Plan International pour agir contre la crise climatique?
Je pense que Plan International peut agir sur 2 fronts principaux:
- Tout d’abord, l’organisation doit devenir plus durable en interne en réduisant son empreinte écologique et en visant la neutralité carbone. Et dans nos pays partenaires, nous nous engageons aussi à investir dans les énergies renouvelables quand cela est possible. Plan International Belgique a ainsi décidé de travailler avec CO2logic, qui va analyser nos processus et nous conseiller sur la manière de tendre vers un impact zéro.
- Deuxièmement, Plan International doit développer des projets et des actions de plaidoyer pour permettre aux jeunes, en particulier aux filles et jeunes femmes, de faire entendre leur voix auprès des responsables politiques. La valeur ajoutée de Plan International repose non seulement sur sa présence mondiale et ses liens étroits avec les communautés locales, mais aussi sur sa compréhension de l’intersectionnalité entre le genre, l’âge et l’inclusion.
Nos nouveaux projets aborderont divers aspects, comme la réduction des risques d'inondations ou l’installation de kiosques qui produisent de l'énergie solaire, ce qui permet d'amener l'internet dans les villages et de créer des possibilités d'emploi pour les personnes vivant dans des zones vulnérables.
Nous aidons aussi les enfants et les jeunes à comprendre le changement climatique, ses conséquences et la manière dont ils.elles peuvent s'y adapter, afin de leur donner les moyens d’agir.
Les emplois verts sont considérés comme les métiers de l’avenir. Comment pouvons-nous former les jeunes à ces métiers et quel rôle une organisation comme Plan International peut-elle jouer dans la création d’emplois verts?
Les emplois verts désignent des emplois durables, qui contribuent à la protection de l’environnement, au développement économique et à l’inclusion sociale. Ils permettent aussi de rendre les communautés plus durables et résistantes aux risques environnementaux.
Par exemple, l'utilisation des poêles à bois est responsable de la déforestation, en plus du fait que cela entraîne des problèmes de santé. L'utilisation d'un four solaire peut donc être une bonne alternative. On peut alors former certain.e.s jeunes de la communauté à gérer une entreprise pour vendre des cuisinières solaires, d'autres à les réparer ou à les fabriquer, etc. Les communautés développent ainsi une économie plus dynamique, ont un impact plus limité sur l’environnement, et sont donc moins dépendantes des ressources polluantes.
Lors d'une sécheresse ou d'une forte tempête tropicale, les communautés formées aux emplois verts auront une plus grande résilience face aux impacts environnementaux. De plus, certaines ressources comme les énergies renouvelables permettront aux familles de continuer à fonctionner malgré le fait que le milieu environnant a été affecté car elles sont généralement plus résistantes.
Avec le soutien des communautés, des centres de formation et des gouvernements, le marché de l’emploi peut donc être amélioré et devenir plus durable.

Les défis sont énormes, mais certaines de nos organisations partenaires ont montré que l'effet multiplicateur de l'autonomisation économique durable est remarquable. Plan International contribue à garantir l’indépendance économique des jeunes grâce à des formations professionnelles pour leur apprendre les compétences recherchées sur le marché de l’emploi local. Au vu de la nécessité de créer des communautés plus résilientes, nous pourrons donc aussi former les jeunes aux emplois verts.
Des organisations comme CEO’s 4 Climate soutiennent déjà les actions de Plan International Belgique contre la crise climatique. Pourquoi est-il nécessaire que le secteur privé et les ONG travaillent ensemble pour créer un monde plus durable?
Avant tout nouveau partenariat avec une entreprise, Plan International effectue une analyse de durabilité pour s'assurer que ses normes et valeurs sont conformes aux nôtres. Par exemple, Plan International ne peut pas travailler avec des entreprises qui sont actives dans la production d’armes, la pornographie, le tabac ou l'alcool. Cette analyse comprend aussi un volet environnemental. Les entreprises qui commettent de graves infractions environnementales peuvent dès lors se voir refuser un partenariat avec notre organisation.
Nous travaillons déjà avec diverses entreprises qui sont très actives dans la lutte contre les changements climatiques. J'ai déjà mentionné CO2logic et nous travaillons aussi régulièrement avec The Shift. Un autre bon exemple est notre partenariat avec CEO’s 4 Climate, dont nous saluons la mission: encourager les CEO à s'engager pleinement en faveur d'un monde plus durable.

CEO’s 4 Climate veut encourager les entrepreneur.e.s à travailler de manière durable et a l'ambition de diffuser ce message, également auprès de la jeune génération et par-delà nos frontières. C'est pourquoi un accord de partenariat stratégique a été établi entre CEO’s 4 Climate et Plan International Belgique. Grâce à ce partenariat, l’ONG a pu recruter un Climate Change Specialist qui sera chargé d'évaluer l'impact du changement climatique sur les jeunes (et plus particulièrement sur les filles).
CEO’s 4 Climate reconnaît l’importance de notre travail pour limiter les effets du changement climatique sur les enfants et les jeunes du monde entier. C’est pourquoi ils n’ont pas hésité à nous soutenir pour que nous puissions développer des projets visant à rendre les communautés plus durables et résilientes. Ils nous soutiennent également en présentant à leurs membres les projets climatiques que nous voulons mettre en œuvre à l'avenir afin de financer ces projets.
Les défis climatiques sont énormes. Les ONG, les gouvernements, les universités, les particuliers et les entreprises doivent donc unir leurs forces et agir rapidement. En tant qu’ONG, Plan International relève déjà le défi et tente de donner le bon exemple.
Vous voulez aussi vous engager avec votre entreprise pour réduire l’impact sur les enfants du monde entier?
Contactez-nous pour discuter d’un partenariat sur mesure ou téléchargez notre brochure RSE pour en savoir plus sur un partenariat durable avec Plan International Belgique